Antoine Larousso

L A   M A I S O N   D U
B I E N -
 Ê T R E

Une question de bien-être...

- Bonjour, êtes-vous heureux ?
- Oui, je le crois
- Vous le croyez ? Vous n’êtes finalement pas sûr d’être heureux : vous jurez d’être heureux,
vous préférez y croire ; vous avez suivi Alain et fait le serment du bonheur…
- C’est une démarche positive, non ?
- Absolument ! Croire au bonheur est primordial : il convient de
laisser la porte ouverte. Mais ma question ne portait pas sur vos croyances mais sur votre état. Alors, êtes-vous heureux ?
- OK, alors disons que je suis heureux.
- En ce moment ?
- En ce moment pas particulièrement mais, en règle générale, je suis heureux…
- Et l’êtes-vous énormément, un peu ou beaucoup ?
- Disons que je suis assez heureux
en règle générale.
- Et vous ne pourriez pas faire un petit effort pour l’être davantage ? Que signifie ce « assez » ? Comment êtes-vous heureux ?
- Mais laissez donc mon bonheur tranquille !
Foutez lui la paix !
- Bravo, vous avez compris : le bonheur est effectivement dans l’abandon et la jouissance. Je vais le laisser tranquille mais vous feriez bien de faire de même…

Extraits de l'Autre Choix
de Benoît Saint Girons
 

 

 


Oublions le bonheur ! Il nous dépasse, il nous nargue de sa hauteur, il nous intimide… « Qu’est-ce que je serais heureux si j’étais heureux ! » se moquait Woody Allen…

« Le bonheur, je ne m’autorise à en parler que rétrospectivement : « L’été dernier a été heureux ». Dans l’instant présent, c'est-à-dire où je suis, je peux en revanche éprouver
du plaisir ou du bien-être, ressentir une bouffée de joie ou d’enthousiasme. Et quand l’une ou plusieurs de ces sensations me traversent, je suis content. » écrit Jean-Louis Servan-Schreiber dans son livre « Vivre content ». Et le fondateur du magazine Psychologie de préciser : « Content, le mot peut paraître étriqué, un peu court, sans ambition ; je le ressens plutôt comme modeste, réaliste et adapté à cette époque désillusionnée. Etre content, c’est simplement avoir une conscience positive de ce que l’on est en train de faire »
 

Le bien-être ou le contentement sont en effet des états plus faciles à mettre en œuvre, plus souples et plus flexibles que le bonheur: ils disparaissent et reviennent en un éclair, le temps d’avoir une pensée ; ils fendent l’air et touchent le cœur, avec adresse et agilité. Il faut finalement
très peu de chose pour se sentir bien et il est possible d’être content de presque tout. Je me sens bien dans le bonheur mais je suis également content lorsque mon malheur s’atténue…

Plus subtil, léger et gracieux, le bien-être peut sembler manquer de poids. Il y aura donc toujours des auteurs pour le comparer au bonheur et le prendre de haut ou pour l’assimiler au plaisir et le tirer vers le bas. Laissons les jaser : aborder le thème du bien-être n’est pas aussi anodin et superficiel qu’il n'y parait. Matthieu Ricard dans son « Plaidoyer pour le bonheur » reconnaît par exemple implicitement que le bien-être pourrait être « le plus proche équivalent du concept [bouddhiste] de soukha », terme qui désigne un « état de sagesse, affranchie des poisons mentaux, et de connaissance, libre d’aveuglement sur la nature véritable des choses ». C’est le contraire du doukha, généralement traduit par souffrance, malheur ou plus précisément « mal-être » En bref, le bien-être serait la sagesse de reconnaître la réalité de la nature.
 
 

 


Le soukha correspond toutefois à une sorte d’absolu, à un idéal difficile à atteindre. Le prendre en référence nous éloignerait donc du
bien-être terre à terre et facilement accessible que nous souhaitons aborder ici. Il sera également moins question de réflexions que de ressentis : une odeur agréable suffit à me procurer du bien-être et c’est cette image, cette simplicité fondamentale, que nous guidera tout au long de ce site.

Qu’est-ce donc alors que le bien-être ? Lors de la réalisation du Guide du bien-être à Genève, j’avais proposé la définition suivante : « Une alchimie entre un corps en bonne santé, des sens en éveil, un esprit serein et un environnement accueillant ». Mais le terme alchimie fût jugé trop ésotérique et nous le remplaçâmes finalement par celui d’
équilibre. Ce fût une erreur. Car, pour commencer, n’est-il pas vrai que le bien-être est susceptible de transformer le plomb de la vie en or ? Le bien-être n’a-t-il pas un je ne sais quoi de magique ?
 

Surtout, le terme d’équilibre semble impliquer une nécessaire égalité entre ces divers éléments, un dosage à respecter, une recette à suivre. Voilà qui serait contradictoire avec le bien-être : il existe
des pistes et des stratégies pour se sentir mieux mais il ne saurait y avoir de méthode. Le bien-être peut s’épanouir avec chacun des éléments pris isolément et même être présent en l’absence d’un ou plusieurs de ces éléments : je peux me sentir bien tout en étant malade, endormi, stressé ou dans un lieu misérable. Ce sera moins facile mais c’est possible. Il existe une multitude de recettes et de dosages pour accéder à son bien-être...


 
 

 

 


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