Antoine Larousso
L A M A I S O N D U
B I E N - Ê T R E |
|
Une question
de santé... |
Dans la tradition chinoise, on ne
paye pas le médecin qui soigne. S’il nous soigne, c’est qu’il n’a pas fait
correctement son travail ! Un médecin, en Chine, doit avant tout
maintenir
en bonne santé et préserver son patient des maladies. Il s’agit d’un travail de
prévention. Pour ce faire, il dispose de toute une palette d’instruments,
regroupés sous le terme de Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC) : la
gymnastique énergétique de type Taï Chi Chuan, les massages de type Tuina,
l’Acupuncture, la diététique et enfin la pharmacopée. Selon les Chinois, le
corps humain est à l’image de la Terre, parcourue de rivières souterraines, les
méridiens : « Si ces rivières ne sont pas obstruées, l’écoulement de
l’énergie se fait naturellement » disent les Taoïstes. Cette énergie vitale
est appelée Qi (ou Chi ou Ki).
Extraits de
l'Autre Choix
de Benoît Saint Girons
|
Les assureurs suisses ne s’y sont pas trompés : pour quelques dizaines d’euros
par mois, il est possible de souscrire à une assurance complémentaire donnant
droit à toute une palette de
thérapies naturelles
: naturopathie, massages
thérapeutiques, sophrologie et même Reiki ou Feng Shui! Ces thérapies sont
accessibles sans ordonnance et sans franchises et peuvent cumuler jusqu’à 4000
euros par an ! Pourquoi tant de générosité ? Peut-être parce qu’il a été
prouvé que les personnes en bonne santé tombaient
moins souvent malades
et
consommaient moins de médicaments… Les assureurs s’y retrouvent ainsi
financièrement. La révolution des thérapies alternatives est bel et
bien en marche…
|
Il serait en effet grand temps de changer de point de vue.
Nous avons le choix.
La maladie peut être considérée, soit comme une « Altération dans la santé…
Etat de ce qui est gâté », soit comme une communication naturelle de mon
organisme, une réaction naturelle à un déséquilibre. Nous pouvons à la
moindre affection, soit nous précipiter chez le médecin et la trousse à
pharmacie, soit ralentir un peu et faire confiance à la nature. Nous avons le
choix entre hurler « Ô mon Dieu que je suis malade ! » ou bien alors
remercier notre organisme pour l’action qu’il est en train de mener. «
Nous ne sommes pas là pour guérir de nos maladies, mais nos maladies sont là
pour nous guérir » disait déjà Carl Gustav Jung.
La fièvre ou la diarrhée m’avertissent d’un problème et me demandent d’aider mon
organisme. Ces deux messages ne sont pas la maladie mais des
symptômes d’un
organisme en lutte contre une attaque de l’extérieur. Stopper la fièvre ou la
diarrhée est ainsi une solution de confort à court terme. Pourquoi vouloir faire
taire le messager qui vous apporte un télégramme de danger ?
Tuer le messager
changera-t-il la mauvaise nouvelle ? Il y a trois réactions possibles face à
ce type de manifestation. Je peux ignorer le message et continuer comme si de
rien n’était, m’apitoyer sur mon état et maugréer contre ce corps si fragile ou
bien analyser l’information sereinement et prendre les mesures nécessaires.
[...]
La troisième réaction est la plus raisonnable : je prends note du problème
mais je n’y sombre pas, j’écoute mon corps mais je ne l’insulte pas.
Agir au
lieu de réagir… Cette troisième voie me permet aussi de me réconcilier avec
ma nature : il est normal, de temps en temps, de se sentir moins bien voire de
développer une pathologie. Mon corps réagit de manière naturelle à
son environnement et la nature véhicule parfois des éléments
négatifs. Il m’est impossible de
tout contrôler ! Je peux tout au
plus entretenir correctement mes défenses naturelles en prenant soin
de mon organisme…
|
|
Le stress
serait la maladie du siècle.
« Les études
cliniques suggèrent que 50 à 75% de toutes les consultations chez le
médecin sont motivées avant tout par le stress, et que, en terme de
mortalité, le stress est un facteur de risque plus grave que le
tabac » déclare David Servan-Schreiber dans Guérir. Le
stress serait en outre la première cause
d’arrêt-maladie en France.
Plus exactement, comme nous l’avons vu,
le stress est la plus grande cause actuelle de maladies: le trouble
psychologique entraîne un trouble physiologique. Il s’agit là d’un
choix de
notre cerveau
pour nous mettre en garde contre un mode de vie et de pensées
inadapté : « Si vous ne supportez pas votre patron et que vous n’ayez pas de
solution pratique à portée de main telle que fuir, combattre ou vous détacher
émotionnellement, votre cerveau vous aidera à détruire cette situation en
envoyant de l’acide dans le duodénum, au risque de provoquer des ulcères »
précise Guy Corneau dans La Guérison du coeur.
[...]
|
Les conséquences du stress peuvent prendre
des formes variées
: maux de tête,
d’estomac, mal de dos, ulcères, allergies,… S’il convient alors de soigner les
symptômes, le gros du travail devra évidemment se faire en aval, au niveau du
cerveau et des causes du stress : changer de patron, changer la conception que
l’on se fait de son patron ou se changer les idées… Comme le dit Liliane Reuter,
spécialiste de la médecine corps-esprit, « pour guérir son corps, il faut
guérir sa vie ».
Cette conception de la maladie peut sembler exagérée : « Qu’en est-il des
maladies graves ? » Mais pourquoi en serait-il autrement ? Les pathologies liées
au cancer, au sida ou au paludisme ne sont que des réactions plus poussées à
une
attaque plus sérieuse. L’organisme adapte sa réponse en fonction du danger. Dans
les cas extrêmes, il peut en mourir, mais il ne le fera jamais sans avoir lutté.
La mort de l’organisme provoquera d’ailleurs à terme la mort du virus... Notre
aide psychologique est, dans ces cas difficiles, d’autant plus indispensable :
il convient de s’allier à son organisme pour
combattre l’envahisseur !
De
nombreuses personnes, condamnées par la médecine, sont toujours en vie pour
témoigner de ne pas perdre espoir…
Tomber malade fait parti de la vie mais faire une maladie relève du
masochisme. Si l’objectif est de guérir, autant faire preuve de
pragmatisme et
favoriser la guérison. Et si l’on
ne peut pas guérir (ce qui reste à démontrer) ou, plutôt, si l’on
n’est pas encore guéri, autant alors faire preuve de réalisme et
accepter sa vie de malade. Toute expérience est d’autant plus bonne
à prendre et à accepter que nous n’avons généralement pas le choix.
|
|
Quand la maladie survient, il est trop tard
pour être en bonne santé. Mieux vaut donc décider d’être en bonne
santé maintenant. Cela passe par un certain nombre de
règles de vie
et de modifications de comportement mais, avant cela, cela suppose
peut-être aussi
un reclassement de nos valeurs.
A quelle place la santé se situe-t-elle dans notre hiérarchie ?
Même chez les personnes bien portantes, la santé devrait figurer en
tête de liste. Qu’importe la réussite ou le pouvoir si je suis
malade ! L’aventure ou le confort sont-ils possibles cloué au lit ?
Seuls l’amour, la liberté et le bonheur semblent davantage ou tout
aussi importants : il est heureusement possible d’être heureux et
d’aimer tout en étant malade.
Il est d’ailleurs intéressant de constater que la maladie génère
parfois ce type de sentiments : des personnes atteintes d’une
maladie incurable décident de changer de vie et de vivre
plus intensément
et plus spirituellement. La maladie aide alors à un reclassement de
ses valeurs et ainsi, parfois et paradoxalement, à mieux vivre…
|
C’est une des raisons pour laquelle il ne faudrait pas faire de fixation sur la
santé : prendre conscience de son importance ou de la chance que l’on a d’être
en bonne santé est certainement positif mais la vénérer ou la sacraliser sera
forcément
préjudiciable à la longue.
Car personne n’est immortel. Dormir dans un caisson à oxygène ou ne pas oser
sortir de chez soi à cause des vilains microbes est la meilleure stratégie pour
tomber malade, par la crainte même que l’on a de la maladie. Les
fondamentalistes de la santé sont ainsi intrinsèquement des malades en
puissance.
Une vie aseptisée
induira également un
manque de stimulation
des anticorps de l’organisme. Rappelons-nous le principe des vaccins
: inoculer la maladie afin de stimuler les défenses immunitaires de
l’organisme. C’est ainsi que les produits antibactériens utilisés
dans les produits ménagers et certains dentifrices, loin d’être
bénéfiques pour la santé, favorisent en fait le
développement de « supermicrobes »
et seraient responsables du développement de maladies chroniques,
asthmes et autres allergies. L’abus des antibiotiques durant des
années a également conduit à une sensibilité accrue chez les
patients et à une résistance inquiétante des agents pathogènes…
Bref, une vie aseptisée sera
une vie stérile
et il vaudrait mieux considérer la santé
en biais et de manière indirecte : c’est dans la vie active qu’il
convient de prendre soin de soi et non dans un cabinet médical !
C’est grâce à une
alimentation équilibrée
que l’on préservera sa vitalité et non
pas à coups de suppléments de vitamines. C’est en évitant les abus
que l’on se prémunira des pathologies et non en s’interdisant tous
les plaisirs. A quoi bon une vie saine si elle est triste ? Soyons
aussi positifs et réalistes: le style de vie visera à la vitalité et
au bien-être plutôt qu’à l’absence de maladies.
|
|
Ceci étant dit, il serait sans doute opportun de rappeler
quelques règles d’hygiènes de base. Plus d’un siècle après Semmelweis et
Pasteur, la majorité des clients de fast-foods oublient toujours de
se laver les mains
avant de manipuler leur hamburger. Il est vrai que toucher la porte des
toilettes d’un tel lieu suffit généralement à faire le plein de germes et que
les clients réguliers de ce type d’endroit ne sont pas, par essence, les plus
obnubilés par les problèmes de santé. Il y a quelques années, des chercheurs
anglais ont identifié
douze urines différentes
dans un bol de peanuts placé sur le
comptoir d’un pub. Plus grave, un boucher écossais fut responsable de la
contamination de 500 personnes pour ne pas s’être lavé les mains après son
passage aux toilettes. « Cela a l’air idiot mais les mains sales sont
probablement à l’origine de 80% des gastro-entérites » rappelle le
journaliste Denis Riché dans le magazine Sport et Vie.
|
Autant que possible, nous essayerons aussi de créer
une cohérence
entre nos valeurs et notre vie. Il serait ainsi illogique de prêter
attention aux vitamines ou minéraux de notre alimentation tout en
continuant à fumer ou à boire sans retenu. Car le tabac et l’alcool
détruisent ou limitent l’assimilation
de bon nombre de vitamines et nutriments indispensables : vitamine
B, C, E, calcium, fer, iode, magnésium, zinc,…
A quoi bon aussi faire du sport de manière intensive entre deux
cigarettes ? A se donner bonne conscience ou bien à augmenter les
risques d’un accident cardio-vasculaire ? Quel intérêt enfin de
bosser comme des dingues à longueur d’année pour ensuite se faire
pardonner avec une cure de thalasso ? Soyons plutôt cohérents et
apprenons à rester dans
une juste mesure:
la santé repose moins sur des actions drastiques à mener que sur
l’évitement des excès. L’organisme apprécie modérément les montagnes
russes…
|
La Maison du Bien-Être
Centre Oasis, 9 rue du Vélodrome 1205 Genève, Suisse
Tél: + 41 (0)22 320 8886
antoine[at]maisondubienetre.com
© Benoît Saint Girons / Toute reproduction interdite sans accord préalable.
L'auteur et l'éditeur déclinent toute responsabilités quand à l'utilisation
des informations proposées sur ce site.
Toute pathologie sérieuse nécessite de consulter un médecin ou un thérapeute
compétent.
|